Armin Muller (1942-2000), nu académique

Regardez-le, il n'en peut plus d'attendre. Assis nu comme un vers de mirliton, l’homme semble réfléchir au poids de son propre corps ou à l’absurdité d’une séance de pose qui dure plus longtemps qu’un discours d’investiture. Une jambe levée comme pour dire : « je suis vivant », une autre posée au sol comme pour rappeler : « pas trop non plus ! ». Ce n’est pas un nu, c’est un entre-deux, une hésitation graphique entre l’étude anatomique et le théâtre muet. Et cette moustache ! Elle seule mérite un cartel. Elle ponctue le visage comme une note en bas de page, ou un soupir de modèle à qui l’on a dit « encore cinq minutes ». Si la chronologie de le démentait pas, ce serait à croire qu'Adolphe Hitler a posé nu pour financer ses études aux Beaux-Arts.

Etat : quelques tâches

Encadrement : cadre noir et or