Art moderne : l’école de Paris au cœur des convulsions sociales, politiques et culturelles du début du XXème siècle en Europe et dans le monde.
Les années 1920 et 1930, entre les deux guerres, ont été parmi les plus foisonnantes artistiquement. Différents facteurs historiques, sociaux et culturels ont en effet créé un contexte propice à l'innovation et à l'expérimentation artistique.
La Première Guerre mondiale et ses impacts sociaux et politiques a joué un véritable rôle de catalyseur sur la scène artistique européenne, marquant un avant et un après. L’esthétique artistique est radicalement transformée. Et les artistes, peintres notamment, cherchent de nouvelles façons d'exprimer les complexités de la vie moderne et les séquelles de la guerre, créant ainsi un paysage artistique marqué par l'innovation et la diversité.
La réaction au carnage de la Première Guerre mondiale qui a profondément marqué les sociétés européennes. Les artistes ont cherché de nouvelles formes pour dire l’indicible et cherché à rompre avec les traditions artistiques du passé.
L’émigration : les bouleversements politiques et sociaux ont entraîné de forts mouvements de migration. Ce mouvement a concerné également les artistes, et de nombreux créateurs ont quitté leur pays d'origine pour échapper à la censure, aux conflits ou aux persécutions politiques. Paris est alors devenue une destination majeure pour ces artistes, contribuant à la diversité culturelle de la scène artistique.
Les années 1920 et 1930 sont marquées par d’importants changements sociaux dans de nombreuses sociétés occidentales, doublés d’une forte instabilité politique. L'évolution des valeurs, les mouvements féministes, l'émergence de la culture de la jeunesse et l'urbanisation ont créé un environnement propice à l'expérimentation artistique et à la remise en question des normes établies. Cela s’est exprimé à travers des réponses innovantes et créatives aux bouleversements sociaux et politiques.
L'avènement de nouvelles technologies, comme la photographie, le cinéma et la radio, a également eu un fort impact sur les arts visuels, le design et la culture populaire. L'entre-deux-guerres est une période charnière pour le développement du cinéma et de la photographie. Le cinéma expressionniste allemand, par exemple, a produit des chefs-d'œuvre visuels marquants. La photographie évolue également, et émergent les photographies surréalistes et documentaires, qui ouvrent de nouveaux horizons d'expression artistique.
L'ensemble de ces facteurs constitue un terreau fertile à la créativité artistique. Les artistes de l'époque repoussent les limites, expérimentent de nouvelles techniques et à explorent des idées et concepts inédits, contribuant à la richesse et à la diversité de la scène artistique de l'entre-deux-guerres. C’est l’entrée dans une conception moderniste de la création, et la remise en question en question de dogmes et conventions artistiques traditionnelles.
Panorama non exhaustif des mouvements artistiques des premières décennies du XXème siècle
Différents mouvements artistiques apparaissent à cette période et prennent une certaine ampleur, reflétant la volonté de se libérer des contraintes artistiques du passé. Parmi les plus marquants, on peut citer :
Le dadaïsme, né pendant la Première Guerre mondiale, qui au départ était un mouvement anti-art caractérisé par un rejet radical des conventions artistiques et sociales. Les artistes dadaïstes, tels que Marcel Duchamp, Man Ray et Tristan Tzara, ont créé des œuvres provocatrices, souvent ironiques, et organisé des manifestations artistiques subversives.
Le surréalisme a émergé dans les années 1920, à l’initiative d’André Breton. Il fait écho au développement de la psychanalyse et vise à libérer la créativité de l'inconscient, explorant le monde du rêve et de l'automatisme psychique. Salvador Dalí, René Magritte et Max Ernst figurent parmi les artistes surréalistes les plus célèbres.
Le cubisme, lancé par Pablo Picasso et Georges Braque au début du XXe siècle, a continué d'évoluer pendant les années d'entre-deux-guerres. Les artistes cubistes décomposent les objets en formes géométriques, jouant avec la perspective et cherchant à représenter plusieurs points de vue simultanément.
Le futurisme, apparu en Italie avant la Première Guerre mondiale, a également influencé le monde des arts pendant l'entre-deux-guerres. Ce mouvement met l'accent sur la vitesse, la technologie et la modernité, glorifiant l'énergie de la vie urbaine moderne.
La Nouvelle Objectivité, mouvement allemand (Neue Sachlichkeit), a émergé dans les années 1920 en réaction aux excès du mouvement expressionniste. Des artistes comme Otto Dix et George Grosz créent des œuvres fortes et critiques, souvent inspirées par la vie urbaine et les conséquences de la Première Guerre mondiale.
Le Bauhaus, fondé en 1919 en Allemagne, joue un rôle crucial dans l'histoire du design et de l'architecture modernes. Sous la direction de figures telles que Walter Gropius et Wassily Kandinsky, le Bauhaus promeut l'idée d'une fusion entre l'art, l'artisanat et la technologie.
L’Art Déco, dont on situe l’apogée dans les années 1920 et 1930, a continué d'influencer l'art et le design pendant l'entre-deux-guerres. Ce style se caractérise par des formes géométriques, des motifs abstraits et un certain luxe, influençant l'architecture, la mode, les arts décoratifs et les arts visuels et posant les premiers jalons du modernisme.
Au cœur de cette effervescence, les grandes villes et en particulier Paris.
Les grandes villes, en particulier Paris, Berlin, Londres et New York, sont devenues des centres culturels dynamiques où les artistes, écrivains, intellectuels et créateurs se sont rassemblés, échangeant des idées et stimulant la créativité.
L’apparition et le développement de l’école de Paris
L'école de Paris en peinture fait référence à un mouvement artistique qui a émergé à Paris au début du XXe siècle, principalement entre les deux guerres mondiales. Ce mouvement est caractérisé par une diversité d'artistes internationaux qui ont choisi de vivre et de travailler à Paris, contribuant ainsi à la vitalité et à la richesse culturelle de la scène artistique parisienne.
L'école de Paris a commencé à se former dans les années 1900 et a atteint son apogée dans les années 1920-1930. Cependant, il est difficile de fixer des limites précises, car davantage que par des règles spécifiques, il se définit par son mode de constitution. Les artistes de l'école de Paris avaient en commun de venir de différentes parties du monde, attirés par l'effervescence artistique et intellectuelle de la ville. Ces artistes étaient souvent des émigrés fuyant les troubles politiques ou sociaux dans leur pays d'origine. En effet, Paris était alors considérée comme le centre mondial de l'art, attirant des artistes en quête de liberté créative, d'innovation et d'émancipation des styles académiques traditionnels.
Les artistes de l'école de Paris étaient aussi nombreux que divers. Toutefois, des artistes tels que Amedeo Modigliani, Marc Chagall, Chaim Soutine, Fernand Léger, Pablo Picasso, ou Juan Gris l’incarnent.
Au terme de cet âge d’or, l'influence de l'école de Paris a persisté dans l'art contemporain. Les œuvres de ces artistes sont exposées dans des musées du monde entier, et l'idée de Paris en tant que centre artistique mondial reste ancrée dans l'imaginaire culturel. En effet, Paris continue d'être considérée comme une capitale artistique majeure. L'école de Paris a contribué à forger l'identité artistique de la ville, et cette tradition artistique persiste dans les nombreux musées, galeries et institutions culturelles de la capitale française.
Et ailleurs ? Londres, Berlin, Vienne, New-York ne sont pas en reste, mais…
Berlin : l’effervescence avant le tombé de rideau
La période de l'entre-deux-guerres à Berlin est marquée par une tension entre l'effervescence culturelle et artistique et les troubles politiques et sociaux qui ont finalement conduit à des événements historiques tels que l'avènement du nazisme. Les traces de cette période peuvent encore être observées dans l'histoire culturelle de Berlin et dans les institutions qui perpétuent cette mémoire aujourd'hui.
Berlin, à la même époque que l'école de Paris et que la scène artistique viennoise, est un centre culturel majeur en Europe. En particulier pendant les premières décennies du XXe siècle.
L’expressionnisme allemand, mouvement artistique qui a émergé au début du XXe siècle. À Berlin, le groupe Die Brücke (Le Pont) et Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu) étaient des collectifs artistiques majeurs qui ont contribué à l'expressionnisme, explorant des thèmes émotionnels et sociaux à travers des formes expressives.
George Grosz et Otto Dix sont associés au mouvement de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit), qui critiquait la société allemande de l'entre-deux-guerres. Leurs œuvres étaient souvent satiriques et mettaient en lumière les aspects sombres et contradictoires de la vie urbaine.
Berlin est également un foyer important pour le mouvement dadaïste. Le Club Dada, fondé en 1918, a été un centre de rencontres pour des artistes et écrivains dadaïstes tels que Raoul Hausmann, Hannah Höch, et George Grosz. Le dadaïsme était une réaction artistique et intellectuelle contre les conventions établies, caractérisée par l'absurde et le non-sens.
Bien que le Bauhaus ait été fondé à Weimar en 1919, il a ensuite déménagé à Dessau en 1925, et certains de ses membres, tels que Wassily Kandinsky et László Moholy-Nagy, ont été actifs à Berlin. Le Bauhaus a été un mouvement artistique et éducatif révolutionnaire, intégrant l'art, l'architecture et le design.
Au-delà de la peinture, Berlin fut un centre littéraire important, avec des écrivains tels que Bertolt Brecht et Kurt Tucholsky. Le théâtre de l'époque, en particulier avec l'avènement du théâtre épique de Brecht, a joué un rôle clé dans la réflexion sur la société et la politique. Enfin, la vie nocturne berlinoise, dynamique et influente et notamment les cabarets, tels que le Cabaret Voltaire, ont constitué des lieux de rencontre et d’échange pour les artistes d'avant-garde, les écrivains et les intellectuels.
Mais une combinaison de facteurs politiques, idéologiques, économiques et sociaux, avec l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933, va marquer la fin de cette effervescence artistique de l'entre-deux-guerres, et de son apogée pendant la République de Weimar (1919-1933).
L'accession au pouvoir d'Hitler en 33 et de son régime nazi hostile aux formes d'expression artistique jugées dégénérées ou contraires à l'idéologie dominante, donne un coup d’arrêt à la scène artistique berlinoise. De nombreux théâtres, galeries et cabarets ferment. Les artistes considérés comme subversifs sont persécutés.
En 1933, les nazis promulguent une loi qui oblige chaque artiste à adhérer à la Chambre de la culture du Reich contrôlée par le régime. La liberté artistique est de fait limitée. De nombreux artistes juifs, communistes, socialistes et autres opposants du monde de l'art sont exclus.
Les nazis imposent par ailleurs une censure stricte des œuvres, supprimant celles qu'ils considèrent comme non conformes à l'idéologie nazie. Les artistes sont contraints à l'autocensure, ou persécutés. La créativité et l'audace artistique sont paralysés.
Face à la montée de l'antisémitisme et de la répression culturelle, de nombreux artistes berlinois choisissent l'exil. Certains émigrent vers d'autres pays européens. D'autres cherchent refuge aux États-Unis. En partie, cette diaspora artistique rejoint Paris, confortant sa place de capitale de l’art contemporain.
Le crépuscule de Vienne
A la même époque, et même de la fin du XIXe au début du XXe siècle, Vienne était un centre culturel dynamique qui a vu l'émergence de mouvements artistiques novateurs et a été le lieu d'activités intellectuelles et créatives significatives. L'effervescence culturelle de Vienne a laissé un héritage important dans l'histoire de l'art et de la pensée au début du XXe siècle.
Cette effervescence culturelle est largement associable au mouvement de la Sécession viennoise. La Sécession viennoise est un mouvement artistique fondé en 1897 par un groupe d'artistes, dont Gustav Klimt, Koloman Moser, et Josef Hoffmann. Ils cherchaient à échapper aux conventions artistiques établies et à promouvoir un art moderne et novateur. Mais dès le début des années 20, Vienne perd de son prestige culturel. Plusieurs raisons l’expliquent :
L’impact de la Première Guerre mondiale (1914-1918), aux conséquences dévastatrices sur l'Europe en général et Vienne en particulier. Les pertes humaines, les bouleversements économiques et la désillusion sociale qui ont suivi ont changé le climat culturel et artistique.
L’effondrement de l'Empire austro-hongrois, consécutif à la guerre. La disparition de cet empire multiculturel a des répercussions importantes sur la vie artistique et intellectuelle de la ville.
Les restrictions économiques et sociales, qui ont limité le mécénat artistique et la capacité des artistes à se consacrer pleinement à leur travail. Les changements politiques ont également apporté leur lot d'incertitudes.
La montée du mouvement Bauhaus à partir de 1919. De nombreux artistes et designers, qui auraient été associés à Vienne, ont été attirés par ce nouveau modèle éducatif et ses idées avant-gardistes et l’ont rejoint.
Le départ d'artistes majeurs : des artistes emblématiques de la Sécession viennoise, comme Gustav Klimt et Egon Schiele, sont morts peu de temps après la guerre, contribuant à un changement générationnel. D'autres ont quitté Vienne pour d'autres destinations, cherchant de nouvelles opportunités ou fuyant les tensions politiques.
Mais même s’il s’agit en quelque sorte d’une « queue de comète », difficile toutefois d’évoquer la vie culturelle de Vienne sans mentionner :
L’Art nouveau (Jugendstil), caractérisé par des formes organiques, des motifs floraux et une ornementation détaillée, a été présent dans l'architecture, le design, et les arts décoratifs à Vienne.
Gustav Klimt, peintre autrichien Gustav Klimt et figure emblématique de la scène artistique viennoise. Ses œuvres, souvent marquées par l'ornementation symbolique, ont contribué de manière significative à l'Art nouveau. Mais aussi Egon Schiele et Oskar Kokoschka, deux artistes qui ont émergé à Vienne au début du XXe siècle. Egon Schiele, avec son style expressif et provocateur, et Oskar Kokoschka, avec ses portraits psychologiquement chargés.
L’école de psychanalyse de Vienne, psychanalyse avec Sigmund Freud et ses contemporains qui, si elle sort du champ artistique stricto sensu, a exercé une forte influence sur la vie artistique de l’époque.
L’émergence du mouvement dadaïste, qui avait des ramifications à Zurich, Berlin et ailleurs, a commencé à se développer dans les années 1910 et a exercé une influence subversive sur la scène artistique, notamment à Vienne.
La laborieuse sortie du XIXème siècle de Londres
Londres est un centre culturel important au début du XXe siècle, bien que sa scène artistique ait pu être perçue comme plus conservatrice que certaines de ses homologues continentales, et les mouvements radicaux émergeant à Berlin ou à l'école de Paris sont moins marqués. Ainsi quelques mouvements artistiques, plus circonscrits et à l’impact plus relatif, ont toutefois émergé :
La Bloomsbury Group, collectif d'écrivains, d'artistes et d'intellectuels, actif à Londres. Bien que plus associé à la littérature, ce groupe comprenait des artistes tels que Vanessa Bell et Duncan Grant, qui ont participé aux développements artistiques de l'époque.
Le Vorticisme, mouvement artistique britannique qui a émergé pendant la Première Guerre mondiale. Le groupe vorticiste, comprenant des artistes comme Wyndham Lewis, cherchait à capturer l'énergie dynamique de la vie moderne à travers des formes géométriques et des compositions abstraites.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce retard du Royaume Uni à adhérer aux mouvements artistiques à l’œuvre en peinture au début du XXème siècle.
La domination d’institutions artistiques telles que la Royal Academy, conservatrices et attachées à des traditions artistiques établies. Ces institutions favorisent l’académisme et s’ouvrent peu aux différentes formes d'art modernes et avant-gardistes.
L’influence de l'Empire britannique, qui contribue à une perception conservatrice de l'art à Londres, l'attachement à une vision traditionnelle de l'art s’apparentant à une certaine idée de stabilité et de continuité associée à la grandeur impériale.
Enfin, le manque de réels liens avec les mouvements continentaux à l’œuvre : Londres demeure relativement isolée des développements artistiques majeurs sur le continent européen en raison de la géographie et des conflits politiques. Les échanges culturels, limités ne favorisent pas l'introduction des idées artistiques modernes dans la scène londonienne et l’émulation. Toutefois, malgré ses tendances conservatrices, Londres reçoit des expositions importantes d’artistes continentaux, tels que les impressionnistes français.
Mais au niveau institutionnel, Londres sait se faire une réelle place :
Londres était dotée de nombreuses écoles d'art influentes, telles que la Slade School of Fine Art et la Royal College of Art, qui ont joué un rôle dans le développement de nombreux artistes.
La Tate Gallery (maintenant connue sous le nom de Tate Britain et Tate Modern) a été fondée en 1897, offrant un espace important pour l'exposition et la préservation de l'art moderne et contemporain. La Tate Modern, en particulier, a continué à jouer un rôle crucial dans la présentation de l'art contemporain.
Malgré des tendances conservatrices, Londres a été malgré tout influencée par les mouvements artistiques continentaux. Des expositions importantes d'artistes tels que les impressionnistes français ont eu lieu à Londres, exposant le public londonien à des idées artistiques nouvelles.
Il faudra attendre les années 1960 pour voir Londres réellement émerger à nouveau sur la scène de l’art contemporain, avec notamment le pop art et des artistes tels que David Hockney, Bridget Riley ou Richard Hamilton.
New-York, caisse de résonnance des mouvements artistiques à l’œuvre en Europe et encore en recherche d’une identité propre
En ce début de XXème siècle, la scène artistique aux États-Unis est également en pleine évolution. Mais si plusieurs mouvements artistiques significatifs, émergent, ils sont encore souvent les avatars de la scène européenne.
L'Armory Show s'est tenu à New York en 1913. Evénement déterminant pour l'art moderne aux États-Unis, il a en effet introduit auprès du public américain des mouvements européens tels que le cubisme et le fauvisme, marquant ainsi le début d'une nouvelle ère dans l'art américain.
L'Ashcan School, groupe d'artistes centré à New York, est actif principalement dans les premières décennies du XXe siècle. Des artistes comme George Bellows, Edward Hopper et John Sloan représentent des scènes urbaines réalistes et capturent la vie quotidienne dans les quartiers de la ville.
Le Harlem Renaissance, dans les années 1920 et 1930, marque le début d’une période de renouveau culturel pour la communauté afro-américaine à Harlem, New York. Des artistes comme Aaron Douglas et Romare Bearden émergent et contribuent à la vitalité artistique et intellectuelle de la communauté.
Les années 1910 et 1920 ont vu l'émergence du modernisme américain, avec des artistes comme Georgia O'Keeffe, Marsden Hartley et Charles Demuth. Ces artistes explorent des styles innovants et des expressions individuelles, souvent inspirés par les paysages américains et la vie urbaine.
Enfin, le mouvement Dada, d'origine européenne, trouve des échos à New York. Des artistes tels que Marcel Duchamp, Man Ray et Francis Picabia contribuent à des activités dadaïstes dans la ville.
Il est à noter que le Roosevelt's New Deal, pendant la Grande Dépression, comprenait des initiatives artistiques telles que la Works Progress Administration (WPA) qui a soutenu des artistes dans la création d'œuvres d'art public.
Et rapidement, l'émigration pendant l'entre-deux-guerres va jouer un rôle crucial dans la transformation de New York en un centre mondial de l'art moderne. Les contributions des artistes émigrés façonnent le paysage artistique de la ville et marquent le début d'une ère artistique dynamique et novatrice.
De nombreux artistes européens, en particulier ceux fuyant les régimes totalitaires ou les bouleversements politiques en Europe, émigrent vers les États-Unis. Ces artistes apportent avec eux de nouvelles perspectives, techniques et idées qui viennent enrichir le paysage artistique new-yorkais.
Cette émigration a joué un rôle essentiel dans la naissance de l'expressionnisme abstrait, mouvement artistique majeur aux États-Unis. Des artistes tels que Willem de Kooning, Jackson Pollock, Mark Rothko et d'autres, issus de l'émigration européenne, contribuent à formaliser ce mouvement caractérisé par l'abstraction gestuelle et l'exploration émotionnelle.
Les artistes émigrés créent également des écoles et des communautés artistiques à New York. Ces centres, tels que l'Art Students League, servent de foyers d'expérimentation artistique, encourageant le dialogue et l'interaction entre les artistes. Les idées modernistes européennes se diffusent, stimulant l'évolution de l'art moderne.
L'art moderne n'est pas né à Paris. Mais l’école de Paris, terme englobant divers mouvements artistiques du début du XXe siècle, a joué un rôle central dans son développement, renforcé par l’influence d’artistes étrangers, en particulier des artistes russes, espagnols, italiens, puis des artistes émigrés fuyant les régimes totalitaires.
Picasso, Braque, Modigliani, Matisse et d'autres ont contribué au rayonnement de cette école. Paris a su catalyser et amplifier les mouvements artistiques d’une l’époque, grâce notamment aux influences étrangères et aux fortes interactions avec Vienne, Londres, New York, Berlin, et d'autres centres culturels.
Les artistes de l'époque, souvent nomades, se déplacent entre ces différentes capitales artistiques. Des expositions, des publications et des rencontres favorisent les échanges d'idées, créant une atmosphère d'effervescence artistique internationale. Les mouvements artistiques tels que le cubisme, le surréalisme, le dadaïsme, l'expressionnisme abstrait et le Bauhaus ont émergé dans différentes villes, chacun apportant une contribution unique à l'art moderne.
On peut dire que l'art moderne a été en quelque sorte "nourri" à Paris, mais il est né grâce à des influences étrangères. Paris a été un point de convergence où des artistes du monde entier ont contribué à une effervescence artistique unique. L'impact de cette période se ressent toujours aujourd'hui, et Paris reste une place influente dans le monde de l'art.
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