Coucher de soleil sur le port de Gustave Achille Fromentin (1818-1878)

C’est une fin de journée qui n’en finit pas de brûler et les voiles des barques se découpent comme des ombres chinoises dans l’or liquide d’un ciel en feu. Les coques glissent, les reflets vacillent, et l’eau semble s’être mise au diapason du ciel — incertaine, mêlée, presque capricieuse. Ce n’est plus tout à fait le port, pas encore la nuit. C’est cet entre-deux lumineux où le réel vacille, où l’œil croit reconnaître quelque chose qu’il connaît, transformé par la lumière : la magie Fromentin, toute en subtilité. On croit entendre les mouettes et les clapotis, mais c’est la couleur qui fait tout le bruit. Cette toile, modeste par la taille, est un crépuscule suspendu — un théâtre de lumière dont le protagoniste n’est ni le bateau ni le ciel, mais le regard.

Gustave Achille Fromentin (1818-1878) — à ne pas confondre avec d'autres Fromentin, notamment Eugène Fromentin, avec lequel les liens ne sont pas établis — est un peintre orientaliste dont on connaît notamment « La halte des chameaux à Aïn Mahdy ». Ce coucher de soleil sur le port, probablement tardif, s’inscrit dans cette veine plus intimiste : un moment suspendu, une étude de la lumière plutôt qu’un simple paysage.

Etat : bon

Encadrement : caisse américaine noire