D'après "le coup de collier" de Charles Verlat (1824-1890). Huile sur toile signée Douven (?). 50 x 100 cm.

" Le cheval n'a pas demandé à faire d'équitation. Le premier devoir du cavalier, c'est donc d'essayer de lui faire apprécier ce boulot." Véronique de Saint Vaulry.

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Ce qui nous a plu

Ici à première vue, il s'agit une scène rurale : deux chevaux lancés dans un effort héroïque, une charrette, un cocher et même un chien qui semble avoir pris son rôle très au sérieux. Mais ce n’est pas juste une scène de campagne : c’est une composition spectaculaire, rythmée, presque chorégraphiée. La tension des traits, la diagonale des forces, la poussière prête à s’élever… tout concourt à raconter une histoire de puissance, de solidarité et d’obstination (ce qui, entre nous, ressemble furieusement à l’aventure de toute galerie d’art indépendante).

Surtout, cette œuvre joue à merveille sur les codes : elle emprunte à un sujet académique du XIXe siècle et le réinterprète dans un esprit plus moderne, plus graphique, flirtant avec l’esthétique Art déco. Les masses sont stylisées, les volumes sont rythmés, la palette chromatique est plus franche : une manière élégante et inattendue de revisiter une iconographie traditionnelle.

Un hommage plus qu'un plagiat

Le sujet de ce tableau n’est pas une invention : il s’inspire d’une œuvre monumentale de Charles Verlat (1824–1890), peintre académique et directeur de l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers. Verlat était célèbre pour ses représentations réalistes d’animaux, et en particulier de chevaux : il en connaissait l’anatomie comme un chef d’orchestre connaît ses cordes. Son tableau original, conservé au musée d’Anvers, mettait en scène toute la puissance animale et la rudesse de la vie rurale du XIXe siècle.

La version que nous présentons ici, plus qu'une simple copie, en est la réinterprétation. Probablement réalisée dans l’entre-deux-guerres, au moment où l’Art déco commence à imprégner tous les arts visuels — peinture comprise. On y lit une simplification des formes, une dynamique plus nerveuse, une lumière plus dramatique : comme si Verlat rencontrait Tamara de Lempicka dans une étable.

Pourquoi un peintre a-t-il choisi de revisiter cette scène ? Sans doute parce que les grandes compositions réalistes de la fin du XIXe siècle constituaient un répertoire familier et prestigieux : elles étaient reconnues, admirées, " solides ". Les réinterpréter permettait de concilier tradition et modernité, ancrage culturel et liberté stylistique. Une manière élégante de rendre hommage… tout en revendiquant une signature nouvelle. Ce tableau raconte donc en fait deux histoires : celle, originelle, de Verlat et de ses chevaux héroïques. Et celle, plus libre, d’un peintre qui, quelques décennies plus tard, a décidé que ce souffle épique méritait une nouvelle scène.