
Jean Maïlhe, « Les paons de la forêt de Brocéliande ». Huile sur toile datée 1970. 62 X 51 cm.
« Les plus belles choses de ce monde sont les plus inutiles : par exemple les paons et les lys. » John Ruskin
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Ce qui nous a plu
Ce tableau parle, il murmure des choses à qui veut bien regarder sans comprendre tout de suite. Car il y a là des paons qui ne ressemblent pas à des paons, une forêt qui tient plus du vitrail explosé que du sous-bois humide, et une Brocéliande plus proche de Kandinsky que de Chrétien de Troyes. C’est tout l’intérêt, on est à la croisée des chemins : entre abstraction et récit mythique, entre Bretagne magique et Paris post-cubiste sous acide. Et ce vert qui claque comme une cravate mal repassée dans un conseil d’administration : il fallait oser. Maïlhe l’a fait, et il n'y a que Maïlhe qui m'aille.
Ce que l'on sait de l'artiste
Jean Maïlhe (1920–1998), né à Toulouse, s’inscrit dans cette mouvance qu’on a coutume d’appeler la Nouvelle École de Paris — appellation pratique pour tout ce qui ne rentrait pas sagement dans les cases d'après-guerre. Élève à l’École des beaux-arts de Montpellier, puis à celle de Paris, il explore très tôt une voie personnelle, nourrie d’abstraction lyrique, de matiérisme généreux et d’un certain goût pour le chaos organisé. Maïlhe, c’est de la peinture qui sent la peinture : pâteuse, grasse, stratifiée, comme si chaque touche était le résultat d’un duel entre le pinceau et le doute. Il expose dès les années 1950, notamment au Salon des Réalités Nouvelles, et développe une œuvre dense, vibrante, parfois mystique, toujours hors mode.