Paul Kiss, le forgeron qui sculptait la lumière.

Certaines lampes ne voyagent pas. Trop fières pour la Poste, trop belles pour un carton. Cette lampe s’adopte en boutique, remise en mains propres.

Ce qui nous a plu

Une lampe comme un manifeste. Elle ne se contente pas d’éclairer, elle exprime, elle tend, elle danse presque. Sa base triangulaire évoque la stabilité brute, tandis que ses bras articulés, nervurés comme des ailes d’acier, projettent la lumière dans une posture tendue, dramatique. L’abat-jour, en verre moulé satiné, offre un contraste frappant : douceur fruitée contre rigueur métallique. C’est là toute l’intelligence de Paul Kiss : marier les contraires, les faire cohabiter, comme un dialogue silencieux entre le feu et la lumière.

Cette lampe de Paul Kiss est un totem fonctionnel. Elle peut éclairer un bureau, bien sûr, mais elle se vit d’abord comme un objet symbolique : une main tendue vers la lumière, un oiseau de fer, une machine poétique. Elle rappelle que le design peut naître non pas de l’industrie mais de la main d’un homme, d’un coup de marteau précis, d’une torsion de l’acier dictée par l’intuition plus que par le compas.

Qui était Paul Kiss ?

Un artisan du feu et du souffle. Paul Kiss, né en Hongrie en 1885, puis naturalisé français, fait partie de ces rares artisans dont l’œuvre brouille les frontières entre métier et art. Installé à Paris, il incarne une génération d’artistes ferronniers qui ont élevé la forge au rang de langage esthétique. À une époque où la modernité surgit dans l’élan de l’Art Déco et du Bauhaus, Paul Kiss forge une voie parallèle : l’équilibre entre rigueur géométrique et lyrisme formel. Sa signature ? Une ferronnerie d’art aux lignes précises, parfois acérées, toujours expressives. Comme si la matière elle-même voulait parler.

Pourquoi est-elle exceptionnelle ?

• Par sa structure : composition asymétrique, en fer forgé noirci, aux nervures marquées et au dessin tendu. L’ensemble évoque une machine à mi-chemin entre l’artisanat médiéval et la modernité industrielle.

• Par son globe : sphère en verre dépoli pressé, aux motifs floraux stylisés (fleurs, fruits ou plumes), typiques de l’Art déco.

• Par sa posture oblique, presque vivante, comme si la lampe s’inclinait dans un geste figé. Une tension sculpturale qui capte l’attention.

• Par son style global : Un mélange rare de néo-gothique modernisé, constructivisme, et expressionisme métallique.

Caractéristiques

• Nom : Lampe de table, circa 1930

• Artiste : Paul Kiss (1885 – 1962)

• Origine : Paris, France

• Matériaux : Fer forgé, verre moulé pressé

• Style : Art déco / Expressionnisme métal

• Particularité : Fusion entre structure martiale et ornement floral

• Fonction : Objet d’éclairage et sculpture d’intérieur