Pierre Fiernet (1925-1996). Huile sur carton. 73 x 100 cm.

Pierre Fiévet naît à Châtelet en 1925, et se forme d’abord à la sculpture à l’Académie locale, sous l’œil exigeant d’Alphonse Darville. Un passage éclair à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles lui donne une petite couche de vernis académique, complétée à Charleroi auprès de Marcel Gibon, où il aiguise définitivement sa palette. À 25 ans, il décroche le Prix Thorlet de l’Académie Française. En 1972, il cofonde le groupe des " Simplicistes " avec le peintre Guy Doco et le poète Jean-Luc Wauthier, avec l’idée de simplifier l’art pour en extraire l’essentiel.

Sa carrière d’exposition le mène de Châtelet à Charleroi (1960, 1968), puis jusque sur la côte belge, à Middelkerke, où il s’installe. Là, il peint en marge des projecteurs, mais ne cesse jamais d’ausculter les paysages, jusqu’à une rétrospective en 1995 qui ressemble à une révérence finale : l’année suivante, il s’éteint à Middelkerke.

Ici, il capture en peu d'éléments toutes une atmosphère. Fiévet n’a pas besoin de détails réalistes pour faire sentir le lieu, la lumière, la saison ou le moment de journée. Il joue d'une ambiguïté entre abstraction partielle et figuration, qui permet une lecture multiple : selon l’œil du spectateur, l’œuvre peut évoquer un paysage clairement identifiable ou bien une ambiance presque abstraite. Les couleurs et contraste donnent de l’énergie, teintée de mélancolie sous-jacente : le mélange est riche car il ne verse ni dans le seul éclat ni dans la pure austérité.