Vladimir Stanchovski dit "Stan". Technique mixte sur papier. 66 x 51 cm.

Ce qui nous a plu

Une silhouette et deux visages qui ont l’air de s’être échappées d’un rêve en brouillon. Ce tableau de Stan, c’est un peu comme surprendre un carnet de croquis en pleine crise d’identité : les lignes hésitent, se tordent, s’enlacent, pendant que les couleurs, elles, ne demandent qu’à prendre la poudre d’escampette. Les brins, les ocres... Une palette qui s'éteint comme une forêt automnale dépressive. Les figures se tiennent là, avec une sorte d’assurance bancale, mi-totem, mi-caricature. On oscille entre fascination et perplexité, comme devant une blague qu’on n’a pas totalement comprise mais qu’on a envie de répéter. Et si c’était ça, finalement, la mission de Stan : nous rappeler que l’art n’est pas là pour répondre, mais pour titiller notre imagination – et parfois notre sens de l’absurde.

 Ce qu’on sait de l’artiste

Stan, de son vrai nom Vladimir Stanchovski, naît en 1948 en Bulgarie, un pays où l’on apprend très tôt que les lignes droites n’existent pas vraiment. Diplômé des Beaux-Arts de Sofia en 1975, il perfectionne son goût pour les visages étirés, les silhouettes improbables et les couleurs qui se permettent toutes les libertés. En 1986, il quitte la Bulgarie et rejoint Paris comme réfugié politique. La Ville Lumière lui ouvre ses portes, et lui, il y installe son chevalet et sa liberté retrouvée. Artiste du portrait et de la figure humaine, Stan simplifie, dépouille, détourne : ses visages semblent parfois méditer sur le sérieux de la vie, mais toujours avec une étincelle de malice, comme s’ils savaient un secret que nous n’entendrons jamais. Il travaille l’acrylique, la gouache, le pastel, les techniques mixtes – bref, tout ce qui lui tombe sous la main, du moment que ça laisse une trace. Aujourd’hui, ses œuvres sont représentées par les galeries Art Montparnasse et Belair.

Etat : bon

Encadrement : aluminium noir